La Caminade signifie en patois « Le Presbytère ou Résidence curiale ».
Jusqu’à la Révolution Française le domaine a appartenu au clergé d’où le nom du
« Domaine de la Caminade ».
En 1895, notre arrière grand-père Antonin Ressès hérite du Domaine du Château la Caminade.
Ce lieu est chargé d’histoire puisqu’il appartient jusqu’à la Révolution Française au clergé. Ces moines savaient choisir avec soin les meilleurs terroirs et produisaient à l’époque les plus grands vins.
En 1973, au lendemain de l’officialisation de l’Appellation Cahors Contrôlée, notre grand-père Marcel et notre père Léonce décident de commercialiser toute leur production en bouteille.
Notre domaine s’impose rapidement comme l’une des références de l’appellation, un beau succès attesté par de nombreuses médailles et récompenses.
Aujourd’hui, nous sommes deux frères (Dominique et Richard) de la quatrième génération, à la tête de ce domaine de 27 hectares que nous cultivons avec passion.
C’est au rythme des conquêtes romaines que la vigne arriva en Quercy il y a 2000 ans.
Très vite, les vins de la région apparurent si bons qu’ils portaient tort à la production italienne.
L’empereur ordonna l’arrachage des vignes de Cahors en l’an 92.
Il faudra attendre 276 pour que l’empereur Probus autorise leur replantation, mais, dès les siècles suivants, les invasions barbares ruinent le Quercy et sa viticulture.
En 630, le vignoble cadourque fut relancé par l’Evêque Saint Didier de
Cahors, à qui l’Evêque de Verdun écrit :
« Je rends grâce à votre Eminence des dix vases du noble Falerne qu’elle a daigné m’envoyer ».
En 1152, le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II, roi d’Angleterre, favorisa le développement des vins de l’arrière-pays bordelais, en particulier le vin de Cahors. Très apprécié des Anglais, « The Black Wine of Cahors » connut un essor considérable.
Henri III d’Angleterre enjoint en 1225 aux jurats de Bordeaux de ne point arrêter, ni imposer d’aucune manière, les vins que les marchands de Cahors, qu’il a pris sous sa protection, font descendre vers la Gironde.
Par ailleurs, lors de leur étape à Rocamadour, les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle appréciaient le vin de Cahors et ont ainsi contribué à répandre sa réputation dans toute la France comme à l’étranger.
Le commerce du vin de Cahors connaît son apogée en 1310, avec une production de 850 000 hl, représentant 50 % des exportations au départ du port de Bordeaux. A partir de 1325,le pape Jean XXII, originaire de Cahors et installé à Avignon, fit appel à des vignerons lotois pour réaliser le vignoble pontifical. Au cours des siècles suivants, malgré l’opposition bordelaise au commerce du vin de Cahors lié à la batellerie du Lot et du Lot-et-Garonne, le vin de Cahors acquiert une notoriété internationale. D’illustres personnages originaires du Lot contribuèrent à ce renom, tel le poète Clément Marot (1496-1544) chantait cette « liqueur forte et savoureuse » de son Cahors natal.
La guerre de Cent Ans mit fin à une longue période de prospérité. Un mandat de 1373 favorisa les productions de la Gironde en surtaxant les vins du Haut-Pays et particulièrement les Cahors.
Malgré cette discrimination, qui ne fut abolie qu’au 18e siècle, les Cahors restent des vins réputés, aimés des grands de ce monde tels François Ier qui fit planter à Fontenaibleau une vigne avec le cépage « Cahors « et Pierre le Grand de Russie, qui l’imposa à l’église orthodoxe. Hugh Johnson, dans « Une histoire mondiale du vin « (Hachette) précise en se référant au 17e siècle : « quand au vin rouge, les Hollandais l’aimaient fort et foncé, comme le Cahors, leur vin idéal ».
En 1866, le vignoble s’étend sur 58 000 hectares. Mais dès 1865, un puceron microscopique ravageur de la vigne très connu sous le nom de Phylloxera fit son apparition en France. Douze ans plus tard, la totalité du vignoble français était infestée. Le vignoble de Cahors fut entièrement détruit.
Une activité viticole se maintient malgré tout. Mais les hybrides utilisés ne produisent que de pâles copies du vin originel.
Cependant dès 1930, quelques pionniers convaincus de la valeur intrinsèque du vin de Cahors malgré son éclipse, avaient su lui donner un statut juridique, consolidé par un classement en V.D.Q.S. le 2 avril 1951. Le gel de 1956 ruine à nouveau de nombreux vignerons lotois. Mais aucun ne désespère et tous se remettent à l’œuvre. En 1964, la Confrèrie des Vins de Cahors voit le jour.
En 1971, les efforts sont récompensés : le président Pompidou, lotois d’adoption à Cajarc, et grand amateur de Vins de cahors, fait promulguer le décret de classement du Vin de Cahors : Appellation d’Origine Contrôlée.